Histoire de l’elfe    

Histoire de l'elfe

 

Théorie du foil

 

Principe du
speed fun

  - Sous-ensembles

  - Ensemble monté

 

 

J’ai toujours aimé l’eau, le canoë, et la Corse.

   J’avais à peine 12 ans lorsque mes parents m’ont fait la joie de m’emmener faire du cabotage avec leurs amis sur de petits canoës canadiens à voile le long de la côte sauvage à l’ouest de la Corse.
A l’époque, les règlements concernant la sécurité étaient pratiquement inexistants et à la belle saison, de telles expéditions étaient relativement fréquentes en méditerranée lorsque le temps le permettait. C’est, assis confortablement à l’avant du canoë en tant que 3ème équipier dans un canoë normalement conçu pour 2 personnes, que je lisais paraît-il ‘’Tintin’’ en me faisant tout petit et bien sage. Inconscience de la jeunesse!

   10 ans plus tard je suis retourné en Corse avec des amis faire du canoë, mais cette fois sur les beaux torrents corses complètement inconnus à l’époque tels que le Tavignano le Golo, le Taravo. J’utilisais encore le canoë en bois construit par mon père. Nous lui avions adjoint un pontage en toile étanche évitant les entrées d’eau, car, au début du printemps, ces torrents sont particulièrement tumultueux et les chutes nombreuses.

   Est-ce tous ces vieux souvenirs ou le goût de l’aventure qui ont motivé ma détermination ? Toujours est-il qu’à 58 ans, lorsque la Société OILGEAR m’a proposée après une vingtaine d’années de bons et loyaux services de quitter mes activités professionnelles, j’ai pris la décision de concevoir et de construire mon bateau.

   Cette initiative manquait un peu d’originalité mais je ne voulais pas rester inactif et je me sentais encore en bonne forme physique et intellectuelle. Sous l’impulsion de mon vieil ami canoéiste Michel Salvadori, l’étude se porta à l’origine vers un petit trimaran de conception modulaire. Il devait être facilement démontable, transportable derrière une voiture, simple de construction et orienté vers la promenade et le cabotage.  

 

 

C’est cette dernière conception qui, après homologation en bonne et due forme au centre de sécurité des navires, et essais sur le lac Léman à Lausanne a été utilisée avec mes fils lors du cabotage sur les côtes Corse pendant l’été 2001.

 

   Enchantés par leur petite expédition en kayak de mer de l’année précédente sur la même côte entre Ajaccio et Bonifacio,  je n’ai pas eu trop de mal à les convaincre de tenter l’aventure l’année suivante, mais cette fois-ci avec l’elfe, en remontant la côte entre Ajaccio et Calvi.

 

   Pour des raisons de sécurité la voile de char à voile de 13 m² pourtant plus performante ainsi que les nouveaux foils du ‘’speed-fun’’ sont restés dans leur emballage à PARIS, et nous n’avons emportés que le matériel permettant de faire naviguer l’Elfe en version promenade

 

   C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés par une belle matinée du mois de juin 2001 sur une plage au fond de la baie d’Ajaccio en train d ‘assembler l’elfe en essayant de ne rien oublier d’important pour notre petite expédition de 15 jours. La sortie du golfe d’Ajaccio, effectuée à la pagaie par calme plat, face à un magnifique soleil couchant  a été un peu longue et tardive, mais sitôt passé les îles sanguinaires, j’ai pu constater avec beaucoup de joie que cette côte était restée telle qu’elle était  50 ans plus tôt. 

 L’utilisation d’une embarcation prototype pour longer une côte aussi sauvage ainsi que le mauvais temps qui a sévit à deux reprises pendant notre expédition ont mis en évidence l’aspect perfectible de cette réalisation. Il est difficile de concevoir une embarcation sur des principes nouveaux, mais quand de plus le budget est limité et que l’on cherche à concilier promenade et cabotage avec vitesse et fun…….  dur dur




Les foils 1ère génération
Elfe1 en position d'accostage  foils remontés. Beaucoup de travail et quelques erreurs pour un résultat bien modeste !

 Dans la piscine de Jacques à Clermont Ferrand avec les foils 2ème génération

 
 Il fut décidé avec ma mère de l’appeler Elfe en mémoire à un bon génie scandinave symbolisant les forces de la nature. Il fut aussi décrété d’utiliser comme coque centrale un canoë fermé en stratifié verre-résine tels ceux utilisés aux championnats du monde de canoë kayak. Concernant la voile, le choix se porta vers une voile au tiers moins performante certes, mais pouvant être affalée facilement, améliorant ainsi la sécurité en cas de coup de vent.

 

   Lorsque l’on a de jeunes frères ayant assumés des responsabilités dans une école de voile aussi prestigieuse que les Glénans, que l’on a passé sa vie dans le domaine scientifique, la mécanique des fluides, la CAO et l’esprit un peu chercheur, il est difficile de résister à l’envie d’explorer le domaine du fun et de la vitesse.

 

  La question :

 

 <<Maman les p'tits bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des ailes ?>>

 

pris soudain tout son sens et il fut décidé d’y répondre oui !

    Après une étude approfondie basée sur l’examen de nombreux articles techniques concernant les foils à la nouvelle bibliothèque nationale François Mitterrand, et les essais relativement satisfaisants d’une petite maquette au 1/5, nous décidâmes avec mon ami Jacques Tournery, de construire une première version échelle 1 de l’Elfe utilisant des foils obliques dit de première génération et de l’appeler la version ‘’speed fun’’. Malheureusement force fut de constater que l’utilisation de ces foils nuisait sérieusement à l’esprit ‘’promenade’’ de l’embarcation et compliquait trop le démontage et le remontage.

  
 

  Il apparut aussi aux essais que les flotteurs n’étaient pas assez volumineux et il fallut se résoudre, malgré la difficulté d’asservir l’embarcation en hauteur, de passer aux foils dit de 2ème génération, puis dessiner, et construire, de nouveaux flotteurs plus gros.

 Afin d’améliorer le passage dans les vagues et de mieux loger les bagages nous aurions préférés une coque centrale plus volumineuse ou nous aurions été plus libres de nos mouvements. D’autant qu’il était impossible de mettre nos bagages les plus encombrants dans les flotteurs en raison d’une conception en contreplaqué marine moins coûteuse avec nervures cloisonnant l’intérieur du flotteur. 
Nous avons eux souvent le vent de face, et afin de mieux remonter au vent nous aurions souhaités une voile plus performante que la voile au tiers. Ce n’est pas mon équipière Angie et mon fils Jean-luc qui me contrediront sur ce point. A notre décharge il faut dire que nous avons souvent eux du mauvais temps avec une houle résiduelle de plus de 3m et des vents parfois supérieurs à force 4.

 

Malgré ses imperfections l’Elfe a ‘’pratiquement’’ tenu ses engagements.

Je dis bien ‘’pratiquement’’ car le cahier des charges initial regroupant les fonctionnalités du ‘’speed fun’’ était probablement trop exigeant et mon amour pour le canoë immodéré. L’asservissement en hauteur indispensable avec les foils dit de 2ème génération nous a entraîné par simplicité mécanique dans une solution ou les flotteurs sont libres en rotation par rapport au tube de liaison. Cette solution n’est pas remise en cause, mais quand le flotteur au vent se retourne… comme le disait mon frère Pierre….

 

<< C’est la mer qui corrige les devoirs >>.
 

                            Jean  GROSSMANN

 

 
Aquarelle Michel Copin

 


L’elfe Iv en carbone ?  

Essais en mer  (photos Jacques Dabord)

  L’elfe en version promenade le long de la presqu’île de Scandola 
(photo Sylvain Grossmann)

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