Méthodes et conseils sécuritaires

On peut s’amuser en eaux plates, à essayer de localiser sa pagaie une fois retourné. On acquiert ainsi plus de confiance une fois à l’envers et l’on peut au passage prendre une petite goulée d’air salvatrice.

Ceci dit, il y a peu de chance de récupérer sa pagaie ainsi en rivière sportive.
Si personne ne vient à votre aide, il ne reste plus que la tentative d’esquimautage avec les mains.

Le sauvetage "esquimo"

Une bonne maîtrise de la rotation des hanches, vous permet de pratiquer le "sauvetage "eskimo" en profitant d’une aide extérieure.
Peu utilisée en rivière sportive, elle peut être très utile en mer ou sur un lac.

Elle constitue, lorsque vous débutez, un bon exercice à la pratique du canoë-kayak en eaux vives car elle vous entraîne à rester calmement dans un bateau retourné, à vous orienter sous l'eau, à rester attentif aux événements à la surface et enfin à placer convenablement votre corps pour effectuer la rotation des hanches en apprenant à prendre au passage une petite goulée d’air frais. Si vous dessalez, un partenaire peut venir à vous et vous pourrez saisir une de ses pointes pour vous rétablir grâce à une rotation des hanches.

Lors du franchissement d’une rapide dans un passage étroit il peut arriver que la pagaie soit arrachée des mains du pagayeur lors d’un choc de celle-ci sur la paroi rocheuse. Il ne reste plus qu’à faire une tentative d’esquimautage avec les mains en bas du passage. Si l'on y arriva pas, la dernière chance est une aide extérieure.  Une fois à l'envers, penchez-vous vers l'avant, enroulez vos bras autour du kayak et frappez sur le fond plusieurs fois afin de prévenir votre partenaire que vous requérez son aide. Ensuite, balayez lentement le long du kayak avec vos mains en effectuant des allers-retours afin de repérer l'arrivée d'une pointe salvatrice.

      

En cas d’échec il faut se résoudre à sortir de l’embarcation.
A ce sujet, une remarque importante ;  il ne s’agit pas de se ficeler dans son embarcation. Un dispositif de calage bien conçu permet l’évacuation rapide dès que l’on cesse de s’arque bouter sur celui-ci. Quant à la jupette elle reste sur la taille du pagayeur lorsque celui-ci sort de l’Hiloire.
On fabrique maintenant des jupettes en néoprène renforcé sortant facilement de l’hiloire en restant parfaitement étanche malgré leur grande taille*.


*Ce n’était pas le cas il y a une trentaine d’année. A cette époque, un compétiteur qui avait voulu améliorer l’étanchéité en collant du scotch à cheval sur l’hiloire et la jupette est mort noyé le tête en bas lors de la descente du Passirio en Italie.


                Esquimautage en eaux peu profondes

Il peut arriver dans certaine situation qu'une de vos mains lâche la pagaie : esquimauter avec une seule main en s'aidant de votre pagaie est possible.

Lorsqu’il n’y a pas de rochers en aval et suffisamment de tirant d’eau pour positionner sa pagaie en position de départ, l’esquimautage ne pose la plupart du temps pas trop de problèmes et ceci quelque soit la méthode à condition toutefois d’esquimauter du coté le plus facile: vers l’aval.

Lorsque l'on se renverse en eaux peu profondes et rapides et que l'on se dirige vers des rochers, il est préférable d’esquimauter à l'opposé de ceux-ci pour ne pas vous trouver coincé entre le bateau et le rocher, cela revient à dire qu’il  faut esquimauter du coté amont, le coté le plus difficile. Il n’est pas toujours facile de juger de la situation dans laquelle on est une fois retourné parce que lorsque l'on est  encore à l'endroit  au moment de la perte d’équilibre on ne dispose que d’une fraction de seconde pour juger de la situation. C’est pourtant ce que vous avez pu apercevoir pendant ce court instant qui vous permet de procéder à l’analyse de la situation ; Où sont les dangers ? Combien de temps avez-vous devant vous? Voici quelques idées à considérer :

Rochers

Quand vous êtes retourné dans une zone peu profonde, le risque immédiat est en général de heurter les rochers qui défilent, avec le corps ou la pagaie.

Votre priorité première est d'esquimauter. Votre embarcation peut se trouver à cet instant en travers de la rivière.
L'esquimautage coté amont vous aide à effectuer la rotation des hanches et à vous rétablir  en soulevant votre pagaie si celle-ci ou votre épaule touche le fond. Par contre, si vous aviez esquimauté vers l'aval, vous auriez couru le risque de vous prendre le rocher dans la figure, de bloquer ou de casser votre pagaie.

 

Bourrelets

Si le rocher émerge de la rivière, la masse d'eau qui s'échoue sur un rocher forme une sorte de coussin protecteur (sic) du côté amont du rocher.
Si par malchance votre embarcation vient heurter ce bourrelet alors que vous êtes retourné il est préférable d’essayer de remonter côté aval car l'eau du bourrelet pousse vers la surface tandis que le courant qui arrive va résister à tous vos efforts en vous entraînant vers le fond. Il est souvent préférable de se servir d’une seule main prenant appui sur le rocher pour retourner son embarcation en gardant la pagaie dans l'autre main ceci en prenant garde de finir le mouvement de retournement en gîtant vers le rocher, faute de quoi le courant amont va monter sur le bateau et vous êtes reparti pour un tour.