La propulsion

 

Dans ce cas,  le « redressement *» effectué par l’équipier arrière si difficile à acquérir par les débutants pour aller en ligne droite n’est plus nécessaire !

Propulsion vers l’avant

 

Première préoccupation : aller en ligne droite. Ce n’est pas le plus facile. Même avec une embarcation longue et directionnelle celle-ci à une fâcheuse tendance à dévier légèrement de sa trajectoire idéale.  

En canoë monoplace (C1)  le pagayeur doit ‘’redresser’’ son embarcation s’il veut aller en ligne droite. Il peut le faire de plusieurs façons, la première, moins efficace au niveau de la propulsion mais plus facile à assimiler, consiste à laisser sa  pagaie traîner à l’arrière du canoë en appuyant celle-ci sur la coque et en utilisant la face de la pagaie opposée à celle ayant servi lors de la propulsion, l’autre, plus efficace, consiste à faire tourner la pagaie en utilisant lors du redressement* la même face de la pagaie que celle utilisée pour la propulsion. On s’aide en cela du poignet de la main tenant l’olive pour faire tourner la pagaie et le redressement, intégré au mouvement de propulsion, peut se faire à chaque coup de pagaie ou périodiquement.

En canoë biplace (C2) les 2 équipiers pagayent ensemble et chacun de leur côté. S’ils pagayent avec la même intensité sans se préoccuper de la direction, l’embarcation ne va pas en ligne droite mais a paradoxalement très vite tendance à dévier de sa trajectoire. C'est l'équipier arrière qui a la lourde tâche de ‘’redresser’’ l'embarcation s’il veut aller en ligne droite. Il  procède comme en C1.  Lorsque l’équipier avant est bordé à gauche et pagaye plus fort que l’équipier arrière le canoë à tendance à tourner vers la droite et inversement. Si un seul des deux équipiers pagaye, l’embarcation a plutôt tendance à tourner vers le côté opposé où il pagaye. Une fois que l’équipier arrière a ‘’pigé’’ le mouvement du poignet tenant l’olive, l’équipier avant, qui n’a pas à effectuer ce mouvement de redressement, doit laisser à son équipier le temps de le faire avant de commencer un nouveau coup de pagaie. Une bonne synchronisation des mouvements entre les 2 équipiers ne peut être obtenue qu’à cette condition.

 

 

 

Propulsion avec les genoux au fond du canoë

C’est la propulsion utilisée en rivière sportive et en slalom. Dans cette dernière discipline, une bonne synchronisation des mouvements est indispensable car les 2 trous sont très rapprochés conformément aux derniers règlements internationaux de la FIC

 

Position tchèque

Utilisée en course en ligne aux jeux olympiques et sur l'eau plate, cette position améliore notablement la qualité de la propulsion au détriment de la stabilité. Elle est ce fait peu utilisée en rivière sportive à cause des problèmes d’équilibre. Le contrôle de la direction passe par l'assimilation du mouvement de redressement consistant pour l'équipier arrière à faire tourner la pagaie en  s’aidant du poignet de la main tenant l’olive. Ce mouvement, intégré au mouvement de propulsion se fait à chaque coup de pagaie.

* Patrice de Ravel dans son merveilleux livre "La caresse de l'onde" évoque un mouvement qui commence lorsque le manche de la pagaie heurte le plat-bord et s'y appuie; lorsque la pale pivote avant de devenir gouverne. Alors imperceptiblement, la proue retrouve son point de mire que la propulsion unilatérale avait laissée de côté, et le bateau retrouve sa trajectoire en souplesse. La douceur qui émane de ce mouvement ne doit rien à un quelconque souci esthétique. Elle ne suit aucun précepte d'un supposé académisme technique. Elle vient, à la longue et tout simplement, parce qu'elle est la plus efficace des manières de conduire son canoë. Rien ne sert de bousculer la rivière, d'agiter son eau par des mouvements brutaux. Le canoë, non plus, ne supporte pas les secousses. Le moindre geste brusque ralentit le bateau et accroît la fatigue. Le chapelet de gouttes qui accompagne le retour aérien de la pagaie trouble suffisamment la surface pour qu'il soit besoin d'y ajouter d'autres perturbations. Cette caresse de l'onde, d'une délicatesse infinie, est un geste immémorial que chaque canoéiste perpétue.
 

 

Propulsion en arrière

 

Elle peut être très utile dans un bac arrière si l’on arrive en vue d’un barrage pour éviter de se laisser entraîner vers celui-ci lorsqu’il y a du courant ou pour s’en éloigner afin de pouvoir ensuite rejoindre la berge dans de meilleures conditions si l’on s’est imprudemment laissé entraîner vers lui.