Connaissance de la rivière choisie

Son choix doit correspondre au plaisir recherché. S'il s'agit de tourisme, on vérifiera que l'on peut endurer certaines étapes un peu longues par rapport à son entraînement, et si le vent contraire risque d'être de la partie. S'il s'agit de rivière sportive, il ne faut surtout pas surestimer ses possibilités et être sûr des amis qui vous accompagnent. Il faut savoir faire la différence entre la difficulté et le risque. Les rivières, en Europe, sont classées en 6 degrés de difficulté technique, mais il est nécessaire d'introduire en plus les notions ci-dessous :

Le risque et la difficulté

Nous aimons, et pour certains, recherchons la difficulté, afin de vaincre. Le risque pour le bateau est admissible et admis.

Pour le pratiquant, le risque est danger et il doit le savoir. Ce n'est pas si simple, en particulier à cause des rivières glaciaires qui augmentent le risque et non la difficulté en raison de l’eau froide. Ainsi on trouve des rivières de classe II avec grand risque en cas de bain ou d'approche d'un barrage sans retenue (Arve d'été et Durance) et des rivières cote III avec risque pour le bateau seulement, telle la Cure. De toutes façons, le classement vaut pour les rivières à leur niveau idéal de navigation ou approchant. Les hautes eaux sont au cours d'automnes pluvieux, à la fin de l'hiver ou au printemps pour la plupart, et l'été pour Ies rivières glaciaires alimentées par la fonte des glaciers, donc sous fort soleil.

Mais l'homme prenant de plus en plus le pas sur la nature, de nombreuses descentes se font sur lâcher d’eau d'un barrage, soit sur débit journalier régulier de l'industriel propriétaire de l'ouvrage, soit sur accord ponctuel d'une organisation avec l'industriel. Il faut connaître le débit de l'ouvrage avant s'embarquer.

 

Par exemple la Vézère supérieure est de cote III de 6 à 8 m3/s et bon IV à 14 m3/s. La différence entre ces deux niveaux de difficulté est très importante car c'est pour beaucoup une maîtrise à conquérir pour passer du III au IV. Cette maîtrise s'acquiert après de nombreuses descentes et ceux qui ne se consacrent pas à cet effort ne parviendront en général jamais à maîtriser le  IV et se mettront en danger s'ils tentent l'aventure trop rapidement.  Quant aux passages classe VI rares sont ceux qui peuvent les franchir en toute sécurité. Les rivières navigables ou du domaine public et les canaux, en générale rivières canalisées, n'entrent pas dans la cotation qui reste en classe I par principe. Il ne faut cependant pas ignorer les graves dangers que peuvent présenter les barrages. Les plus dangereux sont sur ce type de rivières canalisées, et l'on peut aussi rencontrer des dragues, des bateaux à moteur, etc. On trouve encore sur ces rivières des barrages à aiguilles, qui sont infranchissables lorsque toutes les aiguilles sont en place. Si l'industriel ou l'éclusier a retiré quelques aiguilles, il est fortement conseillé de ne jamais tenter le passage, car l'eau est très émulsionnée au pied de la chute ainsi créée, et le pied du barrage est en général fortement affouillé, ce qui occasionne un violent rappel. Nos rivières sont malheureusement mal entretenues.

 

La difficulté extrême de la classe VI


Sur une rivière un peu agitée, et en tout début de saison, on naviguera à vue (c’est-à-dire en ne franchissant aucun passage dont on ne voit pas la sortie), en débarquant toutes les fois que cela paraîtra nécessaire, sans tenir compte du guide.  Et si l'on veut enchaîner et prendre du plaisir, on ne le fera qu’à la 2ème descente en tenant compte des observations faites précédemment.

 

Les guides édités :

On pourra aussi se reporter :

-         aux nombreux topo guides du Canotier,

-          aux guides accessibles sur le site www.eauxvives.org  si l’on est raccordé à Internet

-          aux 200 anciens guides des premières revues CKM (60 premiers numéros).
               Certaines revues sont encore disponibles au Canotier  
selon le listing ci-joint.

 

Il est recommandé de se procurer un guide de la rivière envisagée afin de connaître les distances, les difficultés, les points d'embarquement et débarquement pratiques, les niveaux d'eau favorables en principe, etc. Mais il ne faut jamais se fier à la lettre à un guide car la rivière est changeante, par les modifications de son lit et par les travaux exécutés par l'homme*, souvent en très peu de temps à présent. C'est donc l'expérience, et un esprit de saine méfiance qui doit guider le navigateur.

 

Vallées fermées ou ouvertes

 

Lorsque la rivière coule dans des gorges étroites, tous les passages rocheux et étroits doivent être reconnus au cas où un arbre serait coincé dans le passage. Cette reconnaissance est souvent difficile sinon impossible et c'est ce qui rend ces rivières plus dangereuses car la navigation à vue est souvent impossible et une fois engagé, il peut y avoir obligation de passage.  Il faut s’interdire toute descente par niveau trop important lorsque la vallée est étroite.

Exemple de vallée ouverte (sur la Severaisse)

Une descente par hautes eaux peut souvent être envisagée
sur une rivière à vallée ouverte, le risque de bouchon est moins
important et l’accostage sur les berges possible

 

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Exemple de vallée fermée  (ex infranchissable  de la Bonne)
Emporter impérativement une pagaie de rechange.
Sur cette photo la pagaie du kayakiste a été arrachée par l’étroitesse du  passage)

 

 

 

La signalisation :


Des panneaux sur fond bleu ou vert peuvent se trouver au bord de la rivière, signalant un débarquement à effectuer, un barrage, etc. C'est utile et cela fait gagner du temps tout en étant sécurisant. Mais il faut naviguer avec toutes les précautions d'usage et ne pas s'attendre à une rivière sécurisée sous le prétexte que l'on a rencontré un panneau. En effet, la malveillance ou les éléments tels que travaux ou inondations ont pu faire disparaître des panneaux. Le panneau n'est pas une solution sécuritaire définitive, il peut être placé en propriété privée, il décourage le débarquement dans ladite propriété et assure ainsi la tranquillité du propriétaire au détriment parfois de la sécurité. Certains barrages par négligence ou oubli peuvent aussi ne pas être signalés par un panneau. Celui qui a déjà passé la difficulté peut aussi "signaler" de l'aval ou se trouve la bonne passe à celui qui se trouve encore en amont ou le dissuader de passer en bateau.

 

Les glissières :

 

On peut rencontrer des glissières destinées à faciliter le franchissement des barrages. Il s'agit de sortes de gouttières en pierre et béton, de pente régulière, dans lesquelles l'eau coule constamment de façon suffisante pour permettre le passage de canoës ou kayaks. Certaines glissières sont à ouverture temporisée de façon à économiser l'eau destinée à la glissière mais perdue pour l'usage industriel. Le navigateur qui se présente déclenche un mécanisme qui ouvre une vanne fermant l'entrée de la glissière, et la vanne se referme après un temps donné assez court. Une glissière doit être considérée comme un rapide à reconnaître, car elle peut être en mauvais état ou encombrée.

En cas de hautes eaux, une glissière peut être dangereuse par le fait que:

-  On en distingue mal l'entrée.

-  Le courant amont peut en rendre l'entrée délicate.

-  Un rappel peut se produire au pied de la glissière. 

 

Pour ces raisons, le navigateur ne tentera pas le franchissement en hautes eaux qui peut signifier rappel au pied du barrage,. rappel dans lequel pourrait tomber le bateau qui manque l'entrée de la glissière

 

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Exemple de glissière sur la Vézère