Plaidoyer pour la rivière

 

 

Rivieres.info est un remerciement à nos chères rivières pour toutes les joies qu’elles nous ont données.

Considérées par certains comme des dépotoirs, les rivières ont une personnalité et une histoire.

Leur ancienneté nous impose le respect. Les hommes ne les ont-t-ils pas trouvées là où elles coulent aujourd’hui ?

Du temps des Gaulois, la pêche était libre et nourrissait l’homme autant que la cueillette.
Les poissons, plus faciles à prendre que le gibier, grouillaient dans les cours d’eau. 
Plus tard, elles ont permis le transport du bois par flottage et à ce titre ont été plus un chemin qu’un obstacle.

 

Pour les identifier les hommes leur ont alors donné un nom à l’étymologie et à l’hydronymie* incertaines, et qui par voie de conséquence est souvent contesté.
Ce nom, la plupart du temps en latin est mentionné dans le guide des rivières de France lorsqu’il a été authentifié.

 

Grâce à leur nom, les rivières permettent l'identification des villes et des communes.
Sans elles comment ferions-nous pour distinguer tous nos "Châtillon" ?

 

Elles illustrent également le découpage géographique ;
les départements français ne portent-il pas pour la plupart le nom d’une rivière ?

 

Pourtant la rivière a été mal récompensée par l’homme.
Objet de multiples agressions, elle se vide petit à petit de sa substance.
De nos jours, elle continue difficilement à nous nourrir et à être un réservoir pour l'irrigation des cultures dans des climats trop secs. En raison du manque d'eau cette irrigation a commencé insidieusement à voler l’eau des rivières et une grande tristesse m’envahit en pensant que jeune et insouciant ingénieur, j’ai étudié un excavateur qui devait creuser un tunnel sous la Durance, à Mallemort, village au nom prédestiné.
La Durance qui apportait  bon an, mal an, 125 m3/s
au Rhône n’est plus qu’un fantôme de rivière à son confluent.
L’EDF, peut-être par manque d’imagination, et en tout cas pour des raisons de rentabilité immédiate, a parfois signé l’arrêt de mort de nos rivières.
L’eau est prélevée dans la conduite forcée d’une retenue jusqu’à la retenue suivante en agitant au passage quelques turbines et en transformant la rivière en escalier.

 

La dernière menace, celle des rejets humains ou animaux est sans doute la pire.
Certaines rivières en raison de la pollution chimique semblent définitivement perdues.
Sur l’Agout et ses affluents le Thoré et le Dadou, l’eau était tellement polluée en 1990 que la simple circulation en barque y était considérée comme dangereuse.

 

Quant à la pêche, cette pollution massive entraîne parfois la mort des poissons par milliers et souvent le pêcheur n’ose plus manger sa pêche.
Pourtant la
pêche est une activité lourdement taxée ou le principe dit du ‘’pollueur-payeur’’ n’est pas respecté.

 

Qu’en est-il maintenant ?
Le site sur les rivières de France apporte un début de réponse à cette question.

La rivière blessée ne demande qu’à guérir, soignez-la, elle vous le rendra.

 

                                                                                                                      Jean Balendard