Introduction

 

Les Esquimaux du Groenland ont pratiqué l’esquimautage pendant plusieurs centaines d’années avec leur kayak en peau de phoque. A cette époque les vêtements iso thermiques en néoprène n’existaient pas et c’est la notion de survie qui a contraint les Inuits à chercher et à trouver les mouvements corporels leur permettant de remettre leur kayak à l’endroit ainsi que des méthodes de sauvetage afin de ne pas périr dans les eaux glacés de l’antarctique. Ils étaient à ce point intégrés à leur embarcation de chasse qu’ils leur étaient pratiquement impossible d’en sortir tellement l’hiloire de leur kayak était petite, n’y d’ailleurs d’y rentrer sinon en se contorsionnant. On plaisante même à ce sujet en mentionnant des genoux se repliant vers l’avant ! Mais est-ce vraiment une plaisanterie ?

L’esquimautage en canoë, plus difficile à réaliser qu’en kayak n’est apparu que beaucoup plus tard.
Il faut dire que les conséquences d’un bain dans les rivières canadiennes avec un canoë en écorce de bouleau de l’époque n’étaient pas aussi dramatiques, le risque était plus pour le matériel transporté que pour l’équipage qui rejoignait la berge sans trop de dommage. Cette technique a été totalement ignoré par les indiens du Canada et c’est seulement en 1957 aux championnats du Monde de slalom à Augsbourg que, pour la première fois dans l’histoire du canoë, un équipage C2 hommes esquimautait pendant une épreuve internationale. Modeste, Pierre Thivans à qui l’on demandait comment il avait pu réaliser un tel exploit avec son frère répondit : il suffisait d’y penser et d’essayer pour réussir !  Et c’est vrai ! Il faut dire que l’évolution de la forme des canoës avec bordé arrondi rendu possible par la construction plastique a grandement facilité la rotation du canoë et le redressement de celui-ci. ‘’Les indiens de la province québécoise du Weymontaching  << endroit où l’on voit loin>>  n’ont pas imaginés qu’ils leur étaient possible d’esquimauter leur canoë en écorce pour sauver la cargaison, tout au plus ont-ils pensez à adjoindre un pontage en toile pour la protéger. Il est pourtant facile pour l’équipier arrière d’un C2 d’esquimauter un lourd canoë biplace ouvert ponté lorsque l’équipière avant abandonne le domicile conjugal. Cela leur aurait permis de sauver quelques cargaisons. La pratique de l’esquimautage demande de la précision dans les mouvements corporels car l’esquimautage est pour finir assez technique.
Cette dernière une fois acquise, il faut effectivement peu de force pour esquimauter. L’esquimautage en kayak ou en canoë, quelque soit la méthode utilisée, est basé sur deux mouvements qui s’effectuent conjointement : l’appui latéral ou en balayage d’une part, le mouvement de rotation des hanches d’autre part. Lors de ce mouvement les calages, trop souvent oubliés par les constructeurs, sont indispensables pour transmettre le couple de redressement à l’embarcation. Une autre considération a aussi de importance pour l’esquimauteur, elle concerne la position de sa main basse proche de la pale active, c’est à dire de la pale prenant appui sur l’eau pendant le mouvement d’esquimautage. Nous commencerons par cette dernière considération.

1) Position de la main tenant le collet

La main basse tenant le collet de la pagaie, celle proche de la pale active, peut être positionnée de deux façons au début du mouvement de redressement. Soit en position inversée (supination*), soit en position non inversée (pronation**), correspondant à la position naturelle de la main lors de la propulsion. Le choix est important pour l’esquimauteur selon qu’il souhaite obtenir un effort important au début ou à la fin du mouvement de redressement.
(Photos vue de dessus de la main active pour un semi esquimautage coté droit, l’esquimauteur étant dans la position 3 de la page  lors du mouvement de préparation kayak à l’endroit)

Main basse non inversée
 L’esquimautage est plus puissant au début du mouvement de redressement au détriment de la fin qui peut manquer de puissance et  entraîner une rechute si le mouvement de rotation des hanches n’a pas été parfaitement réussi. Pour cette raison, certains esquimauteurs expérimentés, lorsqu’ils démarrent dans cette position inversent leur main en fin de mouvement afin d’améliorer la qualité de l’appui et finir en poussée. (voir page du CD)

Main basse inversée
La position demande un peu de souplesse dans l’articulation car le poignet est retourné en essayant de mettre la paume de la main vers le haut. Avec cette position du poignet l’esquimautage moins puissant au début du mouvement retrouve toute sa force en fin de redressement en raison de la qualité de l’appui en suspension.      
*Paume vers le haut (supination).    **Paume vers le bas (pronation).

2) La rotation des hanches


Afin de remettre l’embarcation à l’endroit toutes les techniques de redressement combinent une forme ou une autre d'appui sur l'eau à l'aide de la pagaie avec un mouvement de  "rotation des hanches".
C’est de dernier mouvement qui doit être assimilé en premier par le débutant.
Ces deux mouvements sont effectués conjointement lors du redressement, cependant,  il peut être avantageux d’essayez de piger celui-ci indépendamment de l’appui avec une aide extérieure ou éventuellement sans aide extérieure avec une planchette dans chaque main.

1) Sans pagaie en s’appuyant ses mains sur la pointe d’un kayak partenaire :

Placez les deux mains sur la pointe avant du kayak de votre partenaire et renversez le kayak autant que votre corps vous le permet. Votre tête devrait à présent être appuyée sur vos mains et votre oreille gauche très proche de votre épaule gauche.
Votre flan gauche sera très près (s'il ne le touche pas) du bord de l'hiloire. Faite travailler vos abdominaux afin de maintenir votre bateau à angle droit par rapport à celui de votre partenaire, faute de quoi le bateau s'échappe. Assurez-vous de maintenir ces muscles serrés afin de ne pas être penché sur l'arrière et de ne pas stresser votre épaule droite.

La rotation des hanches s'effectue en un mouvement rapide et puissant. Votre genou droit vient appuyer fermement vers le haut du kayak tandis que votre fesse gauche appuie sur le siège. Les muscles de votre tronc ainsi que les genoux, qui contrôlent la gîte du bateau, jouent un rôle central dans le mouvement. Etant retourné, on peut visualiser mentalement ses genoux: le genoux droit (du corps) est à gauche (du bateau retourné). La rotation des hanches va consister sans bouger le haut du corps, à rétablir la position normale (genou droit à droite...)
en un mouvement circulaire de la taille et des jambes.
Laissez votre tête posée sur vos mains pendant que vous remettez le kayak à l'endroit, jusqu'à ce que le kayak en rotation ne vous force à la décoller. L'angle que forme le corps avec le bateau n'est pas forcément un angle droit: suivant votre morphologie, vous allez vous sentir plus à l'aise en étant penché sur l'arrière, ou à l'inverse, penché sur l'avant. Cette nouvelle position est de plus favorable à un bon mouvement des hanches, car l’énergie dont vous aurez besoin pour vous redresser est plus faible que si votre corps était perpendiculaire au bateau. Pour réduire encore cette énergie, votre tête passe de votre épaule gauche à votre épaule droite à la fin du mouvement de redressement.

Mais attention vous ne devez en aucun cas sortir le corps de l'eau ce qui aurait pour effet d’enfoncer la pointe du kayak sur lequel vos mains prennent appui. L'instinct naturel est de hisser la tête hors de l'eau afin de respirer, mais vous devez aller contre cet instinct pour réussir la rotation des hanches et finalement, esquimauter. Pour cette raison, n’hésiter à enrouler votre corps autour du bateau et à vous pencher fortement sur l'arrière, voir carrément finir avec la tête sur le pont arrière car c'est ainsi que vous effectuerez
Plus vous pratiquerez, meilleur vous deviendrez. Souvenez-vous: l'ensemble du mouvement ne devrait pas demander beaucoup d'efforts.                                             Ce qu’il ne faut pas faire
Même en eaux plates, il est préférable de bien assimiler ce mouvement avant d’essayer d’esquimauter seul avec sa pagaie. En eaux agités ce mouvement est très important car la qualité de l'appui n’est pas toujours aussi bonne, eau émulsionnée, courant, hauteur d'eau, orientation de la pagaie, alors que la qualité de la rotation des hanches est quant à elle pratiquement indépendante des éléments extérieurs. D'où l'idée générale disant que plus l'esquimautage est basé sur la rotation des hanches, plus il devient sûr.

                                                                                                                                          Ce qu’il faut faire

 

Avec la pointe du kayak comme point d’appui, laissez votre tête descendre plus profondément sous l'eau pour finalement n'avoir plus que la main droite en appui. Tendez l’autre main vers le haut tout en remontant votre corps pour diminuer l’appui sur le kayak.

2) Sans aide extérieure avec des planchettes aux mains

Il est aussi possible d’utiliser deux petites planchettes fixées sur chacune de vos deux mains par des sangles.
Cette façon de procéder permet d'isoler la rotation des hanches et oblige le débutant à bien assimiler ce mouvement. Elle est aussi une bonne introduction pour apprendre à esquimauter avec les mains.
Il est préférable d’utiliser ces accessoires avant d'esquimauter avec la pagaie.

3) Avec sa pagaie et une aide extérieure
Faites au moins un des essais préliminaires ci-dessus avant d’utiliser votre pagaie. Dans un premier temps, faite vous alors à nouveau aidez par votre partenaire qui peut soulager votre pale pour éviter qu’elle ne s’enfonce ou mettez cette dernière en appui sur son kayak. Refaite les mêmes mouvements que précédemment.

Quelque soit la méthode, ne JAMAIS soulever sa tête en essayant de hisser votre corps en commençant le mouvement, en faisant cela on appuie trop sur la pointe du kayak, on force inutilement sur ses bras, son épaule droite et les muscles de votre tronc pour tenter de redresser le kayak.
En pratique, en devenant performant dans la rotation des hanches on exerce moins de pression sur la pointe du kayak, on peut se redresser avec seulement quelques doigts en appui sur le kayak, on réduit l’effort sur la pale et l’on peut utiliser des planchettes plus petites.

4) Avec les mains
Une bonne compréhension du mouvement de rotation des hanches est indispensable pour esquimauter uniquement avec vos mains. Dans l'illustration ci-dessous, la rotation des hanches est très importante car il s'agit d'impulser au bateau suffisamment d'énergie pour soulever le corps lorsqu'il coupera la surface.
La main supérieure est souvent jetée par-dessus le kayak pour augmenter le couple de redressement.
Comme pour les esquimautages avec pagaie, le redressement peut s'effectuer penché sur l'arrière ou sur l'avant.
La capacité à esquimauter avec les mains est plus qu'un simple jeu.
En kayak polo, les joueurs perdent souvent leur pagaie, et même sur les rivières les plus sauvages, un esquimautage avec les mains pourra vous sauver la mise ou vous aider à récupérer une pagaie perdue.
L'entraînement à l'esquimautage avec les mains doit être progressif, avec de moins en moins de support de flottaison. Pour commencer utilisez une planche de piscine voir un bout de polystyrène, puis des planchettes fixés sur les mains avec une sangle avant d’espéré réussir uniquement avec les mains.

Les différentes phases de l’esquimautage
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'esquimautage avec les mains n’est pas beaucoup plus difficile que l'esquimautage avec une pagaie. Posséder un esquimautage à la main donne confiance et est très plaisant.
L'idée de perdre sa pagaie et de chavirer n'est plus si effrayante. On est rarement appelé à l'exécuter mais il est bon de savoir le faire ne serait-ce que pour la paix de l'esprit qui en résulte.
N'avez-vous jamais eu de cauchemar où vous étiez retourné avec une pagaie cassée dans les mains ?
La bonne nouvelle est que l'esquimautage avec les mains est le plus rapide des esquimautages. Boum, c'est fait.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il faut y mettre les formes, aucun relâchement n'est autorisé, et que ceux d'entre vous qui ne sont pas franchement souples pourraient rencontrer quelques difficultés.
Comme pour tous les esquimautages, il est utile de savoir le démarrer de n'importe quelle position et d'avoir plusieurs options à disposition. Ainsi, il est utile de savoir l'exécuter des deux côtés, en demi esquimautage ou en tour complet. La description qui suit concerne deux modes différents: démarrer sur l'arrière en finissant soit sur l'arrière soit sur l'avant.

 

 

 

Les phases de l'esquimautage avec les mains

Mise en place

Comme pour tous les types d'esquimautage, la position de départ est importante, et l'objectif de la préparation est de positionner votre corps le plus près possible de la surface, dans une position où la rotation des hanches permettra à la force de flottaison du bateau de vous tirer hors de l'eau. Par petits mouvements rapides avec vos mains ( ‘’en faisant le chien" ) remonter votre corps le plus près possible de la surface. Dès que vous y êtes, commencez le mouvement:

Rotation des hanches

Comme d'habitude, cette phase est vitale, mais cette fois vous ne disposez pas de la pagaie pour vous appuyer, ce qui signifie que le succès de votre esquimautage dépend davantage de la rotation des hanches qu'en temps normal.

 

Contre poids

La plupart des esquimautages se terminent par un appui quelconque, où le pagayeur a le privilège d'utiliser la pagaie pour finir le mouvement si sa rotation des hanches n'a été efficace qu'à 70%. Il et impossible de faire un appui efficace avec les mains, il faut un autre moyen de finir le mouvement. Pour remplacer l'appui, il sera très important de placer une partie du corps en travers du bateau assez tôt dans le mouvement, afin de créer un contre poids. Plutôt que d’essayer de se redresser rapidement en position assise normale (un luxe que l'on peut se permettre avec une pagaie), il faut s’efforcer d'esquimauter de manière à finir penché sur l'avant ou sur l'arrière avant de se redresser de telle sorte que le haut du corps reste immergé le plus longtemps possible afin que l’embarcation s’enfonce moins lors du mouvement de rotation des hanches.

Démarrage avant finissant sur l'arrière
Premier battement: est effectué avec la main qui est à la surface et sert essentiellement à amener l'autre main à la surface. N'essayez surtout pas d'utiliser ce premier battement pour extraire votre tête hors de l'eau, c’est elle qui doit sortir en dernier. La main supérieure s’enfonce tandis que l'autre cherche la surface, toujours en travers du torse. A la fin de ce premier mouvement, la main supérieure assez basse sur le torse, avec l'épaule près de la surface, et l'autre main, à la surface en travers du torse. Enchaînez directement avec le deuxième battement en appuyant énergiquement sur l'eau avec votre main inférieure et utilisez cet appui pour effectuer la rotation des hanches en jetant votre main supérieure, coude en premier, en travers du pont arrière (le contre poids). Sortez votre tête en dernier penché au maximum sur le pont arrière.

Démarrage arrière finissant sur l'avant (esquimautage rodéo sans pagaie)
La mise en place avant de démarrer la rotation s’effectue de manière similaire à l'esquimautage précédent, à savoir en faisant le chien pour amener la tête et les épaules immergée le plus près possible de la surface en regardant le fond

Balayage: balayez agressivement la surface avec votre corps, d'arrière en avant en utilisant vos abdominaux. Lorsque votre corps passe environ à la perpendiculaire du bateau, vous constaterez qu'il semble naturel d'effectuer la rotation des hanches de manière à continuer le balayage vers l'avant, toujours en regardant vers le bas. Continuez le balayage jusqu'au bout pour finir penché sur l'avant. Arrivé presque en bout de course, jetez le bras côté bateau à travers le pont avant, pour acquérir plus de stabilité. N'essayez pas de sortir la tête de l'eau avant que le bras ne forme le contrepoids.

                                                                                                                                                      Chris Joose  
 
Quelques trucs pour apprendre

Plaquettes

Si vous avez accès à des plaquettes pour les mains, profitez-en pour vous entraînez plus facilement à placer votre corps et votre rotation des hanches. Ces accessoires peuvent être utilisés par les débutants  avant d'esquimauter avec la pagaie. Cela leur permet réellement d'isoler la rotation des hanches et de clarifier ce qu'il faut faire avec son corps pour que cette technique d'esquimautage fonctionne.


Aux frontières de l'équilibre

A partir de la position assise, penchez-vous sur le coté et expérimentez jusqu'à quel point vous pouvez mettre la tête dans l'eau. Comparez ce qu'il se passe lorsque votre bras côté eau se trouve dans l'eau et ce qu'il se passe quand vous voulez le soulever. En même temps, cherchez comment placer votre bras côté bateau pour obtenir un contre poids efficace. Pour aller plus loin, jouez à balayer de cette position vers une position sur l'avant.

Résumé
Malgré sa réputation de manoeuvre acrobatique réservée aux experts, l'esquimautage avec les mains n'est pas inaccessible, Avec suffisamment de souplesse physique et mentale, on peut le considérer comme raisonnablement plus facile que l'esquimautage avec pagaie. Il suffit de s’entraîner et d'y croire, tout est question de volonté.


3) L’appui

La pale de la pagaie prenant appui sur l’eau pendant l’equimautage agit différemment suivant les méthodes d’esquimautage. Selon les méthodes on déplace latéralement la pale active ou non.
Dans ce dernier cas la pale a tendance à s’enfoncer pendant l’esquimautage, dans le premier cas elle reste sensiblement à la surface.

L’appui sans déplacement latéral

L’appui classique se situe dans un plan vertical. C’est la méthode privilégiée pour le débutant car les mouvements d’incidence ne sont pas toujours faciles à assimiler, particulièrement avec les pales type cuillère. Le principal désavantage de cet appui est qu’il s'amoindrit rapidement lorsque la pale commence à s'enfoncer. La méthode latérale qui utilise ce type d’appui n’en souffre pas trop car la puissance de la méthode latérale en début de mouvement* est telle que la pagaie n’a guère le temps de s’enfoncer.

L’appui avec déplacement latéral

Dans les techniques à balayage, l'appui sur l'eau est obtenu par balayage de la pale active à la surface de l'eau qui parcourt un arc de cercle dans le plan horizontal sans mouvement vers le fond a priori.
Ce type d'appui jouit d’une caractéristique intéressante dans la mesure ou le balayage procure en général un appui plus long (en termes de durée) qu'un appui classique situé dans un plan vertical comme cela est la cas avec la méthode latérale ou l’appui s'amoindrit rapidement lorsque la pale commence à s'enfoncer. Le balayage s’effectue de l'avant vers l'arrière (méthode Pawlata) ou de l’arrière vers l’avant (Méthode Steyr). Il s’utilise parfois dans les méthodes centrales avec un mouvement de balayage s’inversant en fin de course (allant vers l’arrière après avoir été vers l’avant ou inversement) ce qui favorise le rétablissement du bateau en prolongeant l’appui.
L’utilisation de pales plates peut favoriser ces mouvements lors du changement d’incidence de la pale.

 

 

 



4  Les différentes méthodes d’esquimautage

   41  En kayak

La méthode latérale aussi appelée "en guitare".

Dans ce style d'esquimautage, l'appui est produit par un mouvement vertical de la pale, plus précisément un mouvement situé dans le plan vertical et perpendiculaire à l'axe du kayak
(le plan médiateur des pointes), de façon similaire aux traditionnels appuis en poussée ou en suspension.
A titre informatif, sachez qu'il existe aussi des esquimautages utilisant un mouvement de pale situé dans le plan vertical et parallèle à l'axe du bateau.

L'esquimautage latéral est un esquimautage assez répandu en France et encore assez souvent enseigné aux débutants. On peut le critiquer de multiples manières:

Quoi qu'il en soit, il faut lui accorder une vertu première: si on parvient à placer la pagaie correctement alors on est quasiment certain de remonter, car le bras de levier énorme qui est utilisé permet de compenser à peu près toutes les imperfections de mouvement et les conditions difficiles.
Toutes les figures qui suivent ainsi que la photo ci-contre sont dans le cas d’un semi esquimautage à droite 
La position de départ
Contrairement à beaucoup d'autres types d'esquimautage, la position de départ n'est pas forcément facile à atteindre sauf sur l’eau plate ou le mouvement de préparation s’effectue ainsi. (mouvement du salut de la Reine)               

Le kayak étant à l’horizontal , positionnez vos bras comme indiqué sur la photo en les croisant selon les figures  1  à   3  ci-contre,  afin de se retrouver dans la position  3, la pale bâbord à plat sur votre poitrine 
                    3             2            1                                    Position 3                    Position 2 
                    Mouvement de préparation
     Figurines Michel Cotillon (vues de l’arrière)                      
                                                                                                   

                                                                                                  
Photo Sylvain Grossmann

Positionner la main proche de la pale active tenant le manche en position non inversée (utilisé pour la propulsion) représentée sur la photo si l’on souhaite avoir plus de force au début du mouvement et inversement en position inversée qui demande un peu plus de souplesse dans les articulation du poignet si l’on souhaite avoir plus de force en fin de mouvement.
 

                                                                                 

Un bon esquimautage en kayak est d’abord un mouvement de rotation du buste avant d’être un appui et un mouvement de bras. Les bras agissent seulement pour le maintien de la pale de la pagaie le long du corps et pour le redressement final de celui-ci.
Le principe d’un bon esquimautage est de retourner le bateau avec les reins et non de remonter le corps avec la pagaie.

Vérifiez que votre jupette est bien positionnée sur l’hiloire, prenez une bonne goulée d’air, arque boutez vous raisonnablement sur vos cales pieds avant de vous laissez allez du coté opposé à votre pagaie en vous enroulant autour du kayak et ceci sans modifier la position de vos bras.                                                                                                                         
                                                                                                                        


Lorsque la pale entre en contact avec la surface de l’eau et que le kayak est complètement retourné vos bras doivent être dans la position de départ 3 de l’esquimautage, la pale non active entre vos bras et bien à plat sur votre poitrine, l’autre pale est alors à plat à la surface de l’eau si l’on utilise une pagaie double croisée à 90° ce qui facilite le mouvement.
                                                                                                                          Vue de l’avant

 

Une fois retourné, Pas de panique, prenez votre temps avant de déclencher vos premiers essais. Rappelez-vous : le principe est de retourner le bateau avec les reins et non de remonter le corps avec la pagaie. Décroiser vos bras avec force en vous assurant que votre tête reste le plus près possible de la surface de l’eau en fin d’esquimautage.
Cette dernière joue un rôle important dans le mouvement de rotation et bascule de l’épaule gauche à l’épaule droite pendant le mouvement. Profitez d’un avantage intéressant de
l’esquimautage latéral en prenant l’habitude de bien enrouler votre bras droit autour de votre
tête pour la protéger, lorsque vous êtes retourné.
Cela ne gène en aucune manière le mouvement de redressement.                             

                          

La fin du mouvement d'esquimautage est relativement aisée pour deux raisons:
d'une part la pagaie fournit un appui très solide et d'autre part, le geste est très proche
de celui effectué lorsque l'on s'entraîne à la rotation des hanches sur le bord de la piscine. Il suffit de considérer la main droite comme étant posée sur le bord de la piscine (ou la pointe d'un kayak), et le tour est joué.
La main gauche maintient fermement la pale pour l'empêcher de plonger et créer le levier.


Après avoir assimilé le semi esquimautage des deux cotés, apprendre à faire le tour complet en changeant la position de vos mains sur le manche de la pagaie double seulement lorsque le kayak est retourné.
Faite des essais avec la main proche de la pale active en position inversée puis non inversée, comparer le résultat.
De nombreuses autres méthodes ne nécessitent pas de changer la position des mains sur la pagaie double.
Elles sont moins puissantes le bras de levier étant plus faible et le visage est souvent moins bien protégé par les bras pendant l’esquimautage.

Malgré ses défauts, l’esquimautage latéral est la plus sûre en rivière sportive pour le pagayeur débutant.*
Pour plus de sécurité, iI faut de préférence apprendre à le pratiquer des deux cotés car la présence de rochers peut gêner le positionnement de la pagaie qui prend plus de place. L’esquimautage est plus facile coté aval, le corps sous l’eau étant poussé du bon coté. Malheureusement, l’embarcation se positionne d’une façon aléatoire après le chavirage et il faudra esquimauter du coté le plus difficile, c’est  à dire du coté aval lorsque le niveau d’eau est faible pour éviter d’endommager ou de perdre sa pagaie.

* Il est aussi sûr et très efficace en mer

 

La méthode Pawlata

L'esquimautage Pawlata est historiquement l'un des premiers esquimautages.
Aujourd'hui peu pratiqué, il peut constituer une étape lors de l'apprentissage.
Il se rapproche du plus utilisé des esquimautages : l'esquimautage central.
Il est plus simple à réaliser que ce dernier car le grand bras de levier créé par le décalage des mains sur la pagaie double permet d'être plus approximatif lors de la rotation des hanches ou du redressement. L'objectif, cependant, doit être de passer à l'esquimautage central dès que celui-ci est maîtrisé.

Lors d’un semi esquimautage les phases sont les suivantes :

Le pagayeur est penché en avant et légèrement tourné du côté où il va dessaler. Un droitier va normalement dessaler à gauche et vice versa.
La main qui contrôle est celle de devant, placée au milieu du manche.
La main arrière tient le bout de la pale arrière, le pouce vers le bas et les doigts recourbés à l'extrémité de la pale. Comme pour toutes les méthodes, la position de départ doit être bien comprise avant le retournement, le pagayeur est tourné vers la pagaie et courbé vers l’avant du bateau, la pagaie est parallèle au bateau. Les bras sont fermement plaqués sur le côté du kayak afin d'éviter que la pagaie ne se déplace pendant le chavirement. On dessale du coté ou se trouve la pagaie et l’on maintient cette position jusqu'à la stabilisation complète du bateau. On se retrouve alors dans la position de départ qu'il faudra rechercher lors d'un esquimautage non préparé. La suite du mouvement consiste à effectuer un balayage circulaire avec la pale active à plat à la surface de l'eau, tout en procédant à la rotation des hanches.

Une erreur très fréquente consiste à tirer sur la pagaie vers le bas avec le bras avant pour obtenir un appui, au lieu de balayer la surface. Ceci arrive souvent parce que la main arrière n'est pas placée suffisamment "haut" et ne permet pas à la pale arrière de passer au dessus du bateau lors de la rotation et reste bloquée.

La rotation des hanches lors d'un esquimautage Pawlata possède une particularité par rapport à celle apprise sur le bord de la piscine ou à la pointe d'un kayak. Pendant le déroulement de l'esquimautage, le corps doit passer d'une position regardant vers la surface à une position regardant vers le bas.
Ainsi, les hanches et le haut du corps tournent de la même façon dans un mouvement circulaire de rotation du corps propice à la rotation du bateau. Cette caractéristique que l'on retrouve dans le central est essentielle et apporte un "plus" par rapport à un esquimautage avec appui sans rotation de la taille. C'est également cette rotation du corps qui permet à la pagaie d'effectuer le large balayage à la surface de l'eau.

Une fois que l'esquimautage Pawlata est maîtrisé, on peut passer au central sans rencontrer beaucoup de difficultés.

 

 

 

 

 

 

La méthode centrale

C'est l'esquimautage le plus répandu et sous bien des aspects, le plus sûr car la position des mains sur la pagaie n’est pas modifiée ce qui présente l’avantage de se retrouver immédiatement en position favorable à la propulsion dès la fin du retournement.

Position de départ  (esquimautage main droite) 
Tel doit être la position de départ pour un esquimautage central, le corps vers l'avant/gauche, vos mains hors de l'eau, vos avant-bras contre le côté du kayak, la pagaie parallèle au bateau et à la surface de l’eau. Enroulez votre poignet droit afin que la pale de la pagaie ait un angle légèrement ascendant au moment où elle commencera le balayage à l’horizontal en partant de l'avant du kayak.

Balayage
Gardez votre tête près de la surface quand elle accompagne le balayage de votre corps et de votre pagaie qui s'éloigne en un arc de cercle sur le côté du kayak. Gardez votre coude gauche près du corps de manière à ce que votre pale droite reste proche de la surface de l'eau. Si vous tendez votre bras gauche, la pale s'enfoncera dans l'eau et vous perdrez le bénéfice du balayage. Il vaut mieux commencer (et même continuer) à balayer lentement et prendre le temps de bien "sentir" la position de la pale à la surface. La rotation des hanches commence en même temps que le balayage.

Rotation des hanches
Elle commence en même temps que le balayage et continue jusqu'à la fin de l'esquimautage. Cette rotation doit être progressive et moins rapide qu’avec
l'esquimautage en suspension. Le haut du corps doit être légèrement penché vers l'arrière à la fin de l'esquimautage, tête penchée vers votre épaule droite.
Redressement
Dans cette dernière phase, on utilise la pagaie pour faire un appui et l’on  se redresse enfin au-dessus du bateau retourné. En cas de difficulté, on peut penser à passer en appui en poussée avec un mouvement d'arrière en avant en changeant en quelque sorte le sens du balayage ce qui vous permettra de continuer à vous redresser tout en repliant votre corps vers l'avant.

Erreurs fréquentes:

Sortie prématurée de la tête
Il est naturel de penser en premier à sa tête: c'est grâce à elle que nous voyons, entendons, sentons, respirons... c'est pourquoi la tendance à sortir la tête en premier peut s'avérer être un défaut coriace, tout spécialement dans le cas présent où nous voulons avant tout respirer. C'est probablement la raison numéro un des esquimautages manqués. Pensez à vos premiers essais sans pagaie avec vos mains sur la pointe d’un kayak partenaire.

      Voici une autre séquence illustrant l'esquimautage central. Comme pour l'esquimautage Pawlata, il est important de bien dégager la pale
   arrière afin qu'elle puisse passer au-dessus du bateau: en cas de

        blocage, beaucoup de personnes se mettent à tirer sur la pagaie et  
                                                  
                   dénaturent ainsi le mouvement. Le piège est que même avec ce faux mouvement, l'esquimautage peut continuer à fonctionner, incitant alors à de
                         mauvaises habitudes. Il n'est pas rare de retrouver quelques temps plus tard           

ces mêmes personnes avec un mouvement très violent (ils tirent très fort sur la pagaie) et une réussite aléatoire. Vous leur rendrez service en leur rappelant que le mouvement central est un balayage à plat à la surface,
qui ne nécessite à priori que très peu de traction sur la pagaie.

 

 

La méthode Steyr

Central avec balayage de l'arrière vers l'avant (esquimautage Steyr)

Dans l'esquimautage Steyr les mains tiennent la pagaie comme avec la méthode Pawlata.
Par contre, la pagaie balaye la surface d'arrière en avant et afin de permettre cela,
la position de départ est atteinte différemment. On part de la position préparatoire
Pawlata (avant dessalage) et l’on soulève la pagaie à la verticale; lorsqu'elle continue sa rotation vers l’arrière après la verticale, la pale doit être orientée vers
 l'extérieur à l'aide du poignet, jusqu'à atteindre cette position. Pour dessaler, on appuie vers le bas avec la pagaie et le corps suit le mouvement, arqué vers l'arrière et le côté. Comme dans l'esquimautage Pawlata, la taille et les hanches transforment la rotation du corps en rotation du bateau, mais cette fois, la rotation du corps s'effectue dans le sens inverse  car la pagaie effectue un balayage de l’arrière vers l’avant du kayak. L'esquimautage Steyr est utilisé comme préliminaire à l'esquimautage rodéo, de la même façon que le Pawlata prépare le central.

La méthode rodéo

Esquimautage rodéo (Autres dénominations: "freestyle", "central arrière")
Avec la pale tenue normalement:

 
L'esquimautage rodéo a donné lieu à de chaudes discussions dans le monde de l'eau vive.
Est-il sûr? Recommandable ? N’endommage-t-il pas les épaules ? Le visage ne risque-t-il pas un bon ravalement de façade en eaux peu profondes? Les détracteurs sont relativement nombreux pour un certain nombre de raisons, mais ne laissez personne dire que ce type d'esquimautage n'est pas efficace ou rapide, car c'est justement l'un des plus rapides qui soit. De plus, les circonstances peuvent être telles que l'esquimautage rodéo soit le seul esquimautage possible avec sa pagaie.
La méthode permettant d'apprendre et d'utiliser l'esquimautage rodéo n’est pas simple. L'esquimautage rodéo n'est pas le seul moyen d'esquimauter, ni forcément le meilleur. Il devrait être considéré comme étant un moyen d'esquimauter, notamment si vous êtes retourné et penché sur le pont arrière. Il n'y a aucune raison de ne pas l'utiliser correctement, mais il ne dispense pas de connaître l'esquimautage central ou en suspension. Il n'a rien à envier aux d'autres types d'esquimautages en eaux profondes, mais s’il est exécuté incorrectement, son utilisation peut avoir des résultats indésirables.

Comment l’exécuter
Si vous savez faire un esquimautage central ou en suspension. Les ingrédients sont pratiquement identiques: vous allez prendre position, effectuer un balayage avec la pagaie, une rotation des hanches et un redressement avec votre tête sortant en dernier, comme pour les esquimautages que vous connaissez déjà. La mauvaise nouvelle, c'est que les sensations lors d'un esquimautage rodéo sont complètement différentes du central ou de la suspension. L'esquimautage rodéo est un esquimautage à balayage avec la pale active allant de l'arrière vers l'avant du kayak. La position de départ est différente car au lieu de regarder la surface, le pagayeur regarde plus ou moins le fond.

Mise en place
Le moins que l’on puisse dire est que la position de départ, le corps retourné et penché sur le pont arrière du bateau, le visage regardant le fond est une position où l'on est vulnérable en eaux vives peu profondes. Conscient de cela, la première chose à faire est de vous protéger en tournant votre torse d'un côté ou de l'autre. Ce choix détermine avec quelle pale vous allez esquimauter.
Si vous vous tournez à gauche, c'est votre pale droite qui sera la pale active et inversement.
Pendant cette phase, il est vital de garder vos mains devant vous, pas sur le côté, pas au-dessus de votre tête, ni d’ailleurs derrière vous ou au dessus de vos épaules. Gardez vos coudes repliés et bas en évitant de les placer au-dessus de vos épaules.

Maintenant que le torse et la tête son correctement tourné, parlons de la pagaie.
La pale active (supposons que ce soit celle proche de votre main droite) devra avoir migré quelque part à côté, ou éventuellement sous, la pointe arrière. Le corps étant tourné sur la gauche on regarde la surface et non plus le fond, votre main devrait être grosso modo devant votre visage. Votre coude droit devrait être maintenant fermement en travers du torse (vers l'épaule gauche), et le seul détail dont vous devez vous soucier est de sortir la pale inactive hors de l'eau. On utilisera la face interne de la pale active, c'est-à-dire celle que l'on utilise pour se propulser habituellement. Le poignet droit sera plutôt tordu dans cette position, mais il faut passer par là pour garder les coudes devant et en dessous des épaules. Donc, en résumé, la phase préparatoire consiste simplement en une rotation du torse, un dégagement de la pale inactive hors de l'eau et un placement de la pale active du côté où vous allez sortir.

Balayage

Lorsque l’on commence le balayage de l’arrière vers l’avant du kayak on apprécie l'effort fourni les abdominaux. Dans un esquimautage rodéo réussi les muscles dorsaux et les épaules ne travaillent pas beaucoup pour exécuter le mouvement de redressement. Les bras servent essentiellement à tenir la pagaie, et non pas à effectuer le balayage en lui-même. Répétons-le: ce mouvement est laissé aux

abdominaux. Utilisez la pale avec un angle très légèrement
ascendant pour balayer d'arrière en avant Lorsque le balayage vous aura dégagé le corps de dessous le bateau, effectuez la rotation des hanches en cherchant à amener le bateau sous vous. Le balayage se termine penché sur l'avant. Si vous n'êtes pas entièrement rétabli lorsque vous arrivez sur l'avant, il vous suffit d'inverser le balayage pour terminer comme en central.

Note à propos du choix du côté: si votre pagaie à un angle disons supérieur à 30°, alors il est beaucoup plus facile d'esquimauter à droite (avec la pale droite) qu'à gauche. Cela est dû au fait que d'une part, vous allez devoir casser énormément votre poignet pour avoir une pale gauche "ascendante" lors du balayage et que d'autre part, la pale droite inactive à tendance à s'enfoncer dans l'eau alors qu'il faut la faire sortir de l'eau

Considérations sécuritaires

Au début de la manoeuvre, il est tentant d'étendre vos bras au-dessus de votre tête et de placer vos coudes en mauvaise position, car après tout, cela consoliderait vos poignets et vous donnerait une meilleure saisie de la pagaie, cela fonctionnerait, mais  mettrait  votre épaule dans une position où elle n'est pas structurellement stable. Gardez à l'esprit que cet esquimautage doit également être utilisable dans un rouleau et si vous stressez trop votre épaule lorsqu'elle est dans cette position, avec votre coude grosso modo derrière la tête, vous courez un très grand risque de blessure.

Quand vous vous renversez en regardant vers le bas, la première chose à faire est de tourner votre tête et votre torse pour regarder du côté où vous allez sortir. Aussi rapidement que possible, placez votre main, coude et manche de pagaie en travers de votre torse pour vous protéger le visage d'éventuels rochers. Il vaut mieux prendre les coups avec ces parties là qu'avec votre nez ou vos dents.

L'esquimautage rodéo est à la fois efficace et sûr lorsqu'il est fait correctement.

 

 

 

 

 

42  En canoë

Les 3 considérations faites en première page concernant les deux mouvements qui s’effectuent conjointement : à savoir l’appui latéral ou en balayage et le mouvement de rotation des hanches sont applicables pour le canoë aussi bien que pour le kayak, y compris les conséquences pour la phase finale du redressement selon que l’on positionne la main proche de la pagaie simple en position inversée ou non. 
Malgré leur largeur un peu plus importante, les canoë fermés modernes équipés de jupettes et de calages s’esquimautent aussi facilement qu’un kayak. Lors de l’esquimautage la pagaie simple est moins gênante que la pagaie double avec sa pale non active qui heurte parfois la carène retournée du kayak en gênant le mouvement final.  La position sensiblement surélevée du canoéiste par rapport par rapport au kayakiste l’aide dans le mouvement de rotation des hanches qui sont moins gênées par l’hiloire.

Les méthodes d’esquimautage en canoë monoplace sont très comparable au kayak et nul doute que si vous arrivez à esquimauter en kayak vous le saurez également en canoë monoplace.

 

La méthode latérale en C1

On y arrive sans trop de problème à effectuer la méthode latérale avec deux ou trois séances de ¼ h en eaux plates. Lors de la première tentative et afin d’avoir les bras croisés et correctement positionnés en position de départ on peut procéder comme pour l’esquimautage latéral en kayak ci-dessus.  (Positions 1 à 3)
Comme pour le kayak le principe est de retourner le bateau avec les reins et non de remonter le corps avec la pagaie.


Position de départ
Remarquez la courbure de la colonne vertébrale avec la tète près de la surface de l’eau. Le corps doit être penché vers l’avant et le plus possible sur le coté,
l’avant bras tenant le manche protège le visage et la main sur le manche de la pagaie est en position retournée ou non selon convenance personnelle (avec peut-être une préférence pour la main retournée afin d’augmenter la puissance en fin d’esquimautage au cas ou le mouvement de rotation du buste aurait mal été exécuté).


La rotation des hanches

Elle est communiquée aux genoux donc au bateau grâce aux cales cuisses indispensables pour pratiquer l’esquimautage en canoë.


La fin du mouvement

Le corps est penché vers la pagaie, et la main tenant le manche est presque dans l’eau. Il n’est un effet possible de réussir un esquimautage que si l’on termine le mouvement de rotation la tête pratiquement immergée. 

 Nota   Un canoë C2 s’esquimaute assez  facilement par l’équipier arrière lorsque l’équipière avant n’est pas à sa place habituelle.                                                               Croquis Claudine Letellier

En complément à cette méthode latérale  et comme en kayak, il existe plusieurs autres méthodes.


 L’élégante méthode arrière,  amusante en eau plate pour ceux qui ont le sens de l’eau, elle est peu utilisée en rivière sportive pour des raisons de sécurité  (visage trop exposé)


La méthode inversée  qui peut présenter un intérêt en C2 en évitant à un des deux équipiers de se déborder.
On croise les bras au lieu de les décroiser pendant le mouvement d’esquimautage. Pour comprendre cette méthode il suffit de regarder les trois croquis ci-dessus à l’envers. Cette méthode peut être utilisé en slalom par de grands champions pour gagner du temps mais les grands champions se retournent-ils encore ?

 

 

 

Les erreurs à éviter sont les mêmes qu ‘en kayak et en eaux agitées, au milieu d’un rapide rocheux et difficile avec de l’eau froide et trouble, l’instinct de conservation pousse à sortir la tête au plus vite en s’opposant à la réussite de l’esquimautage qui exige de sortir la tête en dernier. Comme en kayak, il est donc indispensable d’acquérir les automatismes en eau plate et se dire que :

  -  le port du casque et d’un gilet de sauvetage amorti les coups,

  -  la méthode latérale permet de se protéger le visage avec
     efficacité ce qui limite notablement les risques de blessure.

La réussite de l’esquimautage en rivière est à ce prix.                      La figure ci-dessus montre la faute du débutant :
                                                                                                           Essayez de sortir la tête en premier
                                                                                                                       Croquis Georges Dransart

Avec une bonne technique et comme en kayak on arrive à esquimauter avec  les mains sans pagaie !
La pratique de l’esquimautage demande de la technique non de la force.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 Esquimautage en canoë biplace C2

 

L’esquimautage d’un canoë biplace est plus difficile à réaliser  car les deux mouvements doivent être synchronisées. En C2,  le coté de remontée est décidé une fois pour toute à l’avance, ce qui revient à dire qu’en rivière sportive on ne choisi pas si l’on va faire un demi esquimautage ou un esquimautage complet. ce qui signifie aussi que cela peut rendre l’esquimautage plus difficile si par malchance il s’effectue vers l’amont.
Les 2 équipiers étant bordés l’un à droite l’autre à gauche, il est nécessaire que l’un des deux fasse un changement de mains.  L’équipier qui n’a pas à se déborder doit attendre le signal de départ de son équipier avant de commencer le mouvement de redressement.
Celui qui doit le faire arrivant nécessairement  en position de départ après son partenaire, il est donc assuré dès qu’il est prêt que son équipier l’est aussi. C’est donc lui qui va déclencher la remontée.
Pour que son action au début de l’esquimautage soit puissante et bien ressenti par son équipier il va, à l’occasion du changement de mains, positionner sa main basse en position non inversée (pronation) de telle sorte que le déclenchement du mouvement soit puissant et bien ressenti par son équipier. Ce dernier aura pour tâche de terminer le mouvement et devra avoir de préférence la main tenant le collet  en position retournée (supination) ceci avoir une finale efficace.

En rivière on ne choisi pas le coté ou l’on se retourne ! Et lorsque le canoë est en travers de la rivière, il peut  être difficile de mémoriser la position du canoë une fois retourné.
Si l’esquimautage échoue suite à une tentative vers l’amont, il peut être nécessaire de recommencez de l’autre coté en se débordant. Le lecteur aura compris pourquoi l’esquimautage à coup sûr d’un C2 sur un rapide classe V demande beaucoup d’expérience et d’habileté.

 

Pour vos premiers essais en C1 ou en C2 en piscine ou sur une plage essayez d’abord l’esquimautage latéral en ne faisant qu’un demi esquimautage. 

 

1)      Laissez vous d’abord tomber sur le coté de votre choix, La photo de droite montre le C2 se dessalant sur bâbord en vue d’un semi esquimautage coté droit les deux équipiers ont leur mains tenant le manche de la pagaie en position non inversée. Cela n’a pas grande importance en piscine ou les mouvements de rotation de la coque sont mieux perçus qu’en rivière sportive. 



2)      Sortez légèrement les 2 pagaies de l’eau comme indiquée sur la figure vue de l’arrière ci-dessus. Celui des 2 équipiers qui commence le mouvement donne le signal de départ à son équipier qui ressent le début de rotation du canoë au niveau de ses hanches et qui doit commencer son mouvement immédiatement. 


3)      Faite le mouvement appris la page précédente en vous rappelant que :
Le principe de l’esquimautage est de retourner le bateau avec les reins et non de remonter le corps avec la pagaie. Remarquer comment les deux équipiers enroulent  leur corps sur l’avant du canoë en laissant leur têtes la plus basse possible.

 

                                           

 

 


5  L’esquimautage en eaux vives

Vous avez pratiqué avec succès en eau calme ou moyennement vive pendant quelque temps et vous maîtrisez plusieurs techniques d'esquimautage aussi bien du côté gauche que du droit.
Cela vous a sûrement permis une plus grande prise de risque dans votre navigation et cela a constitué un vecteur de progrès important. Seulement voilà: vous dessalez de plus en plus rarement, ce qui ne favorise pas votre auto entraînement à l'esquimautage et de surcroît, vous dessalez dans des circonstances de plus en plus difficiles: gros rouleaux, gros trains de vagues, eau rapide et peu profonde, etc. Sans le savoir, vous êtes peut-être à un tournant de votre carrière de pagayeur: votre niveau de navigation approche ou dépasse votre niveau d'esquimautage, ce qui signifie que votre réussite à l'esquimautage devient trop aléatoire pour pouvoir compter dessus lorsque vous en avez réellement besoin: vous savez esquimauter dans beaucoup de situations, mais en vérité, surtout celles où vous ne dessalez jamais !
Il n'existe pas de remède miracle face à ce genre de problème: comme nous l'avons dit dès le début de ce document, l'esquimautage doit être pratiqué très régulièrement et dans des situations compliquées afin que votre maîtrise de l'exercice puisse évoluer conjointement à votre navigation et rester un outil efficace.

La plupart des échecs sont liés à une imperfection dans la position de départ, soit par erreur soit par l'impossibilité à l'atteindre (courant trop fort, corps plaqué dans une mauvaise direction, pagaie bloquée par le courant, etc);

La sortie de l'eau, pendant laquelle le kayakiste ou le canoéiste se redresse et stabilise définitivement le bateau peut être délicate. C'est une phase où la rechute est possible, mais en général pas trop embêtante dans la mesure où on a eu le temps de reprendre de l'air avant de recommencer la manoeuvre ou de placer un appui salvateur. L'idée principale pour limiter les rechutes est de remonter avec la tête la plus proche possible de l'axe longitudinal de l’embarcation, c'est-à-dire penché vers l'arrière pour un mouvement se finissant sur l'arrière ou penché vers l'avant pour les mouvements de pagaie se finissant sur l'avant. C'est surtout la force de flottaison du bateau qui procure 90% de l'énergie nécessaire au redressement; le reste est apporté par l'appui.

Enfin, il est important d'être à l'aise des deux côtés: c'est très pratique pour exploiter au maximum les circonstances présentes au moment du dessalage (côté de dessalage, position de la pagaie, sens du courant, etc.).
On observe qu'il est plus facile de sortir côté aval, car le corps, sous l'eau, est naturellement poussé vers la surface côté aval et l'eau procure un meilleur appui sur la pagaie.
Pour toutes ces raisons, on travaillera régulièrement les demi esquimautages, où l'on sort du même côté que le dessalage et les tours complets, où l'on sort du côté opposé au dessalage.

Etre pris de panique

De toutes les raisons qui peuvent faire échouer un esquimautage, celle-ci est à la fois la plus insidieuse et la plus difficile à corriger, car ici il ne s'agit pas d'un défaut technique mais de quelque chose qui dépend de votre état mental. Esquimauter lorsque l'on n'est pas sûr de son esquimautage est une entreprise stressante, on a une quantité d'air limitée, on est aveugle, et l’on ne peut vraiment entendre. Une solution pour s'empêcher de paniquer est de retrouver ses esprits, est comprendre les priorités: la première et seule chose qui devrait nous inquiéter est de retourner le bateau.  Pour réussir un esquimautage difficile, il faut d'abord y croire...


Esquimautage dans les rouleaux

Les rouleaux sont formés par les rochers situés au fond de la rivière dans une zone de courant.
Le léger rappel n’est généralement pas dangereux et les rochers ne sont pas vraiment gênant dans la mesure où ils ne défilent pas. Le risque dans un rouleau est de se blesser en faisant un faux mouvement si l’on se trompe de méthode d’esquimautage ou de boire une bonne tasse.
Savoir esquimauter dans un rouleau est important, car tôt ou tard on finit dedans, et pour pouvoir en sortir du rouleau ou rester plus longtemps suivant votre objectif, être à l'endroit est un préalable incontournable.
Sous plusieurs aspects, esquimauter dans un rouleau est plus facile qu'en eau plate si l’on sait utiliser les forces en présence car l'eau vous aide durant la manoeuvre. Cependant, les rouleaux forment un endroit chaotique ou la vieille formule "préparation, balayage, rotation des hanches" ne fonctionne pas. Un rouleau est une zone très puissante, ce qui signifie que l’on doit être bien plus attentif à la manière dont on se positionne.

 

 

Heureusement, cette force peut être utilisée pour faciliter l'esquimautage.
La phase la plus difficile est de s'adapter à la situation de manière à exploiter toute cette puissance.

Maintenez TOUJOURS vos mains devant vous quand vous êtes dans un rouleau. Si elles doivent être ailleurs, tournez le buste en conséquence, maintenez vos coudes bas et resserrés, et vos mains devant vous.
Ceci est valable lorsque vous êtes à l'endroit dans un rouleau et encore plus lorsque vous êtes à l'envers. Vous êtes donc dans le rouleau, bousculé, que faire ? Si vous réussissez à vous positionner pour l'esquimautage côté aval avant que vous ne dessaliez ceci vous permettra de faire simplement un appui sur l'eau dure qui vous pousse vers la surface avec un appui en suspension, super facile.

Mais s'il s'agit d'un rouleau secouant, ou complètement sauvage, vous n'avez peut être pas eu le temps de vous préparer. Que faire ? Il y a une technique qui marche plutôt bien, mais elle demande une certaine compréhension de la forme du rouleau. Vous êtes donc retourné, secoué comme l'épave flottante que vous êtes, vous remarquerez que vous pouvez dire à quel moment vous touchez l'eau dure du fond du rouleau. Dès que vous la sentez, tournez votre buste de manière à regarder vers l'aval, c'est-à-dire dans la direction où l'eau dure s'écoule. Utilisez votre tête: si l'eau la pousse dans une certaine direction, regardez par là et tournez votre buste. C'est la première étape.

Suivant la direction d'où vient l'eau dure lorsque vous êtes retourné, vous devez réaliser un certain nombre de choses:

Elle vient de votre gauche
Il faut dans ce cas regardez à droite (vers l'aval) grâce à une rotation au niveau de la taille, en maintenant vos coudes en position sûre. Votre pale gauche va être attrapée par l'eau dure et vous mettre plus ou moins bien dans la position de fin de balayage de
l'esquimautage en suspension. Utilisez le support fourni par l'eau sur la pale pour effectuer la rotation des hanches et finissez l'esquimautage en suspension.

Elle vient de votre droite
Même chose que précédemment, mais de l'autre côté, (Il faut dans ce cas regardez à gauche (vers l'aval, etc..)

Elle vient de l’avant
Regardez vers l'aval (en d'autres termes, couchez-vous sur le pont arrière), mais maintenez vos coudes bas et vos mains devant vous. Choisissez le côté par lequel vous voulez remonter. Tournez votre torse dans cette direction, ce qui va engager la pale côté opposé dans l'eau dure. La pale engagée aura tendance à tirer vers l'aval, mais assurez-vous de ne pas laisser vos coudes partir trop loin. Lorsque votre corps sera remonté suffisamment vers la surface, dégagez la pale inactive puis balayez d'arrière en avant comme dans
l'esquimautage rodéo, effectuez la rotation des hanches et finissez le mouvement.

Elle vient de l’arrière
Penchez-vous sur l'avant, choisissez votre côté puis balayez d'avant en arrière comme dans
l'esquimautage central. Gardez à l'esprit que vous allez finir orienté vers l'aval, donc ne vous penchez pas trop en arrière et débrouillez-vous pour ne pas vous faire attraper la pointe arrière: ce serait reparti pour un tour.

Encore une fois: vos mains sont solidement placées devant vous et vos coudes sont bas. En tournant votre torse pour regarder l'aval, vous dégagez une des pales du courant tandis que l'autre se positionne dans un flux d'eau dure qui va vous ramener à l'endroit.

ATTENTION: si, pendant l'exécution de cette manoeuvre, votre coude remonte, qu'il ne reste pas solidement replié devant vous, ou que vous ne laissez pas vos mains en face du buste ou de la tête, vous êtes susceptible de placer votre épaule sous pression dans une position où elle n'est pas franchement solide. Gardez à l'esprit que les pagaies longues sont un handicap pour cette manoeuvre. Les manches courts vous permettent un meilleur contrôle des pales, facilitent la mise en place et fournissent à l'eau moins de levier pour tirer sur vos articulations.

 

Quelques réflexes de protection à méditer:

  1. gardez les mains devant vous, pas plus haut que le visage;
  2. maintenez vos mains fermement et utilisez vos coudes comme absorbeurs de chocs;
  3. tournez le buste afin que vos mains soient toujours en face de lui;
  4. utilisez surtout votre buste et non vos bras pour esquimauter.

Esquimautage en eaux peu profondes

Lorsqu’il n’y a pas de rochers en aval et suffisamment de tirant d’eau pour positionner sa pagaie en position de départ, l’esquimautage ne pose la plupart du temps pas trop de problèmes et ceci quelque soit la méthode à condition toutefois d’esquimauter vers l’aval. S’il y des rochers la stratégie à employer lorsque l'on se renverse en eaux peu profondes et rapides est d’esquimauter à l'opposé des rochers lorsque vous vous diriger vers eux pour ne pas vous trouver coincé entre le bateau et le rocher, cela revient à dire qu’il  faut esquimauter du coté amont, le coté le plus difficile. Il n’est pas toujours facile de juger de la situation lorsque vous êtes encore à l'endroit  car au moment de la perte d’équilibre on ne dispose que d’une fraction de seconde pour juger de la situation. C’est pourtant ce que vous avez pu apercevoir pendant ce court instant qui vous permet de procéder à l’analyse de la situation ; Où sont les dangers ? Combien de temps avez-vous ? Voici quelques idées à considérer.

Rochers

Quand vous êtes retourné dans une zone peu profonde, le risque immédiat est en général de heurter les rochers qui défilent, avec le corps ou la pagaie. Votre priorité première est d'esquimauter.
En esquimautant côté amont, le rocher, au moment où il passe peut vous aider à effectuer la rotation des hanches et à vous rétablir ou vous aider en soulevant votre pagaie si celle-ci ou votre épaule le heurte. 
Par contre, si vous aviez esquimauté vers l'aval, vous auriez couru le risque de vous prendre le rocher dans la figure, de bloquer ou de casser votre pagaie, ou au mieux de passer par dessus celle-ci pour vous dessaler à nouveau.

 


Bourrelets

Si le rocher émerge de la rivière, la masse d'eau qui s'échoue sur un rocher forme une sorte de coussin protecteur (sic) du côté amont du rocher. Si par malchance votre embarcation vient heurter ce bourrelet il est préférable d’essayer de remonter côté aval car l'eau du bourrelet pousse vers la surface tandis que le courant qui arrive va résister à tous vos efforts en vous entraînant vers le fond. Il est souvent préférable de se servir d’une seule main prenant appui sur le rocher pour retourner son embarcation en gardant la pagaie dans l'autre main ceci en prenant garde de finir le mouvement de retournement en gîtant vers le rocher, faute de quoi le courant amont va monter sur le bateau et vous êtes reparti pour un tour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les méthodes sécuritaires

Une fois que vous maîtrisez la rotation des hanches, vous pouvez pratiquer le "sauvetage eskimo" et profiter d’une aide extérieure. Peu utilisée en rivière sportive, elle peut être très utile en  mer ou sur un lac.

Elle constitue, lorsque vous débutez, un bon exercice à la pratique du canoë-kayak en eaux vives car elle vous entraîne à rester calmement dans un bateau retourné, à vous orienter sous l'eau, à rester attentif aux événements à la surface et enfin à placer convenablement votre corps pour effectuer la rotation des hanches en apprenant à prendre au passage une petite goulée d’air frais. Si vous dessalez sur un lac ou en mer, un partenaire peut venir à vous et vous pourrez saisir une de ses pointes pour vous rétablir grâce à une rotation des hanches. Une fois à l'envers, penchez-vous vers l'avant, enroulez vos bras autour du kayak et frappez sur le fond plusieurs fois afin de prévenir votre partenaire que vous requérez son aide. Ensuite, balayez lentement le long du kayak avec vos mains en effectuant des aller-retour afin de repérer l'arrivée d'une pointe salvatrice.

 

Conclusion

 

Votre esquimautage est enfin sûre et efficace bravo ! Cette période d’entraînement à mi chemin entre le jeu et l’exercice physique vous a fait faire un pas de géant dans votre progression et a été pour vous, du moins je l’espère, une partie de plaisir. Tout au plus avez vous les sinus un peu douloureux si les essais ont été effectués sans pince-nez. Ne croyez pas cependant que vous valez une classe de plus. La pratique de l’esquimautage une fois acquise n'autorise aucune imprudence, et l'on doit naviguer comme si l'on n'esquimautait pas.
En 1949, le meilleur esquimauteur français et promoteur de l'esquimautage, s'est noyé dans le pire
des obstacles artificiels existant sur les rivières ;  le pied d’un barrage à rappel que l'on ne devait pas sauter !
Concernant les autres menaces les plus courantes existants sur la rivière tels que siphons, branches ou troncs d’arbres immergés, drossage creux, autres bateaux, tout ce que l’on peut dire est qu'il vaut mieux terminer son esquimautage avant d'y être confronté. Toutefois un minimum de prudence vous permet d’éviter de telles situations dangereuses impliquant directement votre sécurité.

Ceci dit, l’esquimautage est un investissement valable pour sa sauvegarde et celle de son bateau.
L'esquimautage est aussi le moyen d'espérer progresser dans de meilleures conditions, d’éviter les éprouvants bains à répétitions qui en ont découragés plus d’un, ceci tout en navigant sans trop dépendre des autres..
 

 Références

A Kayak Rolling Primer
Kayak Wiki
Eskimo Roll
The Sweep Roll
Rolling from the Back Deck
Thoughts on rolling in the Hole
Rolling in Wavetrains
Hand-Rolling
Rolling in Shallow Water
How to Teach the Sweep Roll
The Psychology of Rolling
Revue la rivière du CKCF
Vidéos :
Qajaq USA Greenland Kayaking Movie Clips ainsi que des vidéos prisent sur le lac de Zurich avec mes 3 fils.
                          Jean Grossmann

   Vidéos


Central


Rotation des hanches


Latéral ( ½ esquimautage)


Pawlata


Sauvetage ‘’eskimo’’


Latéral (tour complet)


Rodéo


Suspension


Avec les mains (méthode arrière)

A mettre à la fin du paragraphe sur l’esquimautage (du CD)
Pour accéder à une description plus complète des méthodes d’esquimautage en kayak et en canoë cliquer ici

 

 

Les liens

Rotation des hanches                      http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/pointe.avi
Sauvetage ‘’eskimo’’                        http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/rescue.avi
Pawlata                                              http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/pawlata.avi
Central                                               http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/central.avi
Rodéo                                                http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/rodeo.avi
Latéral ( ½ esquimautage)               http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/lateral1.avi
Latéral (tour complet)                      http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/lateral2.avi
Suspension                                       http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/suspension1.avi
Avec les mains (méthode arrière)   http://alexandre.gerussi.free.fr/ROLL/AVI/hand.avi